L'appel du vide

Les yeux fermés, ses pieds décrivant des arabesques gracieuses alors que son corps bascule inexorablement, l'esprit embrumé par la quantité phénoménale de prune ingurgitée, elle chantonne à présent un air léger avant de penser à la suite...

Cette missive laissée sur sa table de travail...

J’imagine que la nouvelle de mon trépas sonnera pour beaucoup comme l’écho d’un retentissant « Deo Gratia », pour d’autres ce sera le soulagement qui l’emportera sur la joie et pour certains autres l’indifférence totale... à tout ceux je n’accorde aucun crédit et ne perdrait pas plus de temps avec eux.

Je vois venir avec consternation le crépuscule de mon existence sur cette terre et c’est avec résignation que j’accepte mon sort. La certitude de n’avoir jamais faillit à mes devoirs ou à mon cœur, ce dernier m’ayant pourtant plus d’une fois meurtrie, apporte à mes ultimes heures la douce consolation du Juste...


Il ne faut pas me regretter, il ne faut pas me pleurer... Nous sommes tous des passants et mon chemin s’arrête. Ainsi en ai-je décidé à la lumière des derniers événements qui m’ont permis de voir clair...


Je ne saurais dire exactement à quel moment ma vie à pris ce cours imprévu, quand est-ce que la femme au foyer, la mère attentive et l’épouse aimante se sont effacées, quand la douceur et la tolérance ont laissé place à la force et à l’intransigeance... Je n’étais pas ainsi avant, je m’en souviens si bien... douce, patiente et compréhensive, l’amitié passait avant tout... Aujourd’hui je n’écoute plus que les valeurs et l’honneur et je sais que si pour cela il me fallait fustiger un ami, choisir entre amitié et devoir, ce second l ‘emporterait.

Peut être, les hommes m’ont-ils trop déçus pour que je leur accorde encore du crédit, peut être les valeurs sont-elles si désengagées qu’elles ne risquent pas de blesser...

J’ai pourtant voulu qu’il en soit autrement, j’ai pourtant tout fait pour qu’il en soit autrement... On ne peut toujours être maître de son sort, j’en suis la preuve...

Je ne me plains pas, j’ai aimé et j’ai été aimée. J’ai aimé, de tellement de façons, des hommes, d’amour ou d’amitié, des aimés, des amants, des amis, j’en ai eu plus que bien des gens... Même si Eros ne m’a pas élue parmi ses fidèles, même si l’amour ne m’aura jamais apporté que des cicatrices, aujourd’hui je sais que je ne leur en veux plus... Dolomite, Fransou... un époux et un fiancé... tous deux si différents et pourtant si semblables... La possession dépassant en eux l’amour qu’ils disaient me porter... J’ai fini par comprendre que je ne pouvais attendre autre chose... Je suis de celles qui attirent, que l’on veut séduire et posséder... Pas de celles que l’on respecte et que l’on chérit sa vie durant... Des ces amours funestes demeurent cependant les plus beaux des joyaux ... Mes enfants, mes prunelles... Ceux que je trahis à présent mais qui mercredi pardonneront je le sais... Les protéger et planter dans leurs cœurs les graines des vertus essentielles que sont la tolérance, l’amour sans condition, la probité et l’honneur furent la tache à laquelle je me suis attelée dés le jour de leurs naissances.

Je sais ma petite Elisa à l’abri auprès de son père et je prie pour que mes ainés soient capables de veiller sur les plus jeunes les années qui viennent. Peut-être se trouvera-t-il encore des gens souhaitant faire pour moi le geste de compassion de recueillir ces orphelins... Je n’ai personne à qui demander cette faveur cependant.

De toutes les réalisations que j’ai pu entreprendre, il en est deux que je chérit plus particulièrement, le pavillon des Emissaires et l’avènement d’une Alliance du Centre active et forte...

J’ai laissé le premier poursuivre son destin entre les mains de mes successeurs et je suis fière de voir la diplomatie Limousin s’épanouir en chacun des ambassadeurs qui portent haut les couleurs limousines dans le Royaume et ses confins.

J’ai perdu le second au prix de mon indocilité, car sur l’autel de l’impavidité on sacrifie bien aisément ceux ne sachant pas ployer...

Qu’importe... au vue de ma fin, cela n’a plus d’importance, perdre ce combat, c’était me perdre également et transpercée en un même temps en mon cœur et en mon sang, je ne pouvais que chercher comment vaincre la douleur...

J’ai cherché, j’ai trouvé... La folie et la déchéance ne sont pas acceptables, pour rester vivante dans vos souvenirs, il me faut à présent périr. Pour ne pas devenir une ombre, un vestige de ma gloir passée... un poid à trainer...

Je pense à mes soeurs aussi, mes fiéres Dames blanches, encore si fragile mais déjà si fortes... Notre Ordre continuera son chemin, les bases sont là, les premiers pas sont ceux qui coutent le plus... Mais pour avancer, je ne suis pas nécessaire...

Je pense à ceux que je quitte et que j'aime mais ils sont loints, trop loints... Je préfére me réfugier auprés de ceux déjà partis... Ceux là m'attendent... Je ne les ferait plus attendre longtemps...


Saute Aloîs... saute...

La ramenant, arrivant à la berge,Il commença à la masser rapidement , et à lui faire cracher l'eau, puis lui insuffla de l'air..

malgrés sa poitrine célibrissime, qui exigeait de pousser plus fort, dragonet avait la musculature nécessaire pour la ramener progressivement.

petit à petit son regard repris de la clartée..

Alors, ma louve, tu t'es prise pour un aigle ....

Elle grimaca en ouvrant les yeux, alors qu'elle se laissait glisser mollement vers le néant, une force vient tout a coup l'attirer et la pousser à se reprendre.

Elle aspira l'air en gémissant, sa gorge la brulant au passage, elle se tourna pour cracher de l'air avant de poser sur son sauveur un regard égaré

Que... que fais tu là ? D... Drago ?

Elle gémit à nouveau, tout son corp lui semblait douloureux, son bras plus particuliérement et sa tête... les choses étaient confuses et elle regarda les remparts dont elle avait chut quelques instants plus tôt.

Je... je suis tombée... j'ai... je.... mais... comment ... j'ai... je voulais...

Tu oublie ma muse , que tu m'as donné le signe d'Avalon, et que nul doute ta Déesse à estimé que ce n'etait pas ton heure et à guidé mes pas vers toi..

reste à savoir si c'est une benediction ou une malediction pour te punir de ta betise, prie qu'elle te pardonne, je te rappelle que la vie est sacrée pour elle si mes souvenir sont bon..

je vais t'examiner, tu as mal où qu'est ce qui bouge et qui bouge pas..?

J'ai mal... le... mon bras... et... ma tête... ça tourne...

Tandis qu'il l'examinait, elle sangea qu'elle devait avoir quelques cotes de félées également et si son épaule n'était pas démise... Son regard se voila et elle baissa la tête

La déeese... m'a abandonnée... et ma vie ...

Elle gémit douloureusement alors que la souffrance se diffusait dans son corps, autant que dans son coeur... Elle avait voulu en finir oui.. elle avait paniqué quand elle s'était rendu compte, quand elle avait compris... Coupable elle l'était à double titre...

La Déesse ne t'as pas abandonné puisque je suis là et que j'en porte le symbole sur mon coeur, tu m'aurais quand même pas refilé une amulette sans valeur .

Et si ce n'est pas elle c'est aristote, fais ton choix.

Quand à ta vie, laisse le médecin que je suis faire le diagnostique; s'il te plait.

Il l'examina , déja elle ne saignait pas.

C'est surtout des blessures de contusions, mais les os ont souffert..

L'epaule, je peux la remettre mais ça va te faire mal un instant, apparement t'as les cotes de cassé, faudra t'immobiliser un moment je pense, je vais t'amener dans ta chambre et on va faire au mieux, pour l'a tête j'espére qu'elle n'a pas été trops heurté, sinon il faudra faire une trepanation, ce qui n'est pas sans risque, tu le sais..

Je vais te déplacer pour t'examiner en détail, tu va me guider vers ta chambre, je connais pas les lieux.

D'un coups sec il lui remis l'epaule puis la souleva du sol, la prenant dans ses bras.. elle avait bougé et la colonne n'etais pas atteint.. par contre il sentit sa propre blessure se reveiller sous le mouvement et grimaça, avant de lui sourire a nouveau.

Tu te rappelle que la derniére fois que je t'ai pris dans mes bras pour te porter dans une chambre, c'etait au donjon. Tu aimais bien ça à l'époque, tu te rsouviens.

Tu sais que j'ai toujours la colombe que tu m''as offert à ton départ, ça ne se sait pas, mais je suis un grand sentimental... mais il ne faut pas le dire, ça ternirais ma réputation .

J'aimerais autant éviter une trépanation... c'est assez inesthétique et celà nuirait à ... arf... elle grimaça alors que l'os pivotait pour reprendre sa place, la douleur fut aussi bréve que cuisante Bonsang je... comprend pourquoi mes patients se plaignent autant quand je fais ça...

Elle se sntit décoller du sol et posa sa tête contre l'épaule de son sauveur, méditant sur ses paroles... la Déesse... elle lui infligeait une sacrée épreuve, comme pour la punir d'avoir voulu se convertir... Pourtant elle ne détestait plus Aristote et pensit possible de servir les deux croyanes, au final toutes deux pronant l'amour et la tolérance... Alors pourquoi ces tourments ? La perte de celui qu'elle aimait et ce qu'elle entrevoyait depuis son retour, ce dont elle refusait d'amdettre la réalité et que l'avait pousser à boire jusqu'à ne plus savoir ce qui était hallucination et ce qui était vrai...

Le temps a passé depuis l'époque du donjon mais tu es toujours aussi alerte... elle sourrit légèrement mais son sourrire s'acheva en un rictus, comme si elle ne savait plus sourrire

Je sais bien que tu es sentimental moi... et je suis heureus que la colombe soit toujours là, avec toi..

Ils s'éloignérent jusqu'au manoir, gagnant l'intérieur et l'aile privée des chambres


à suivre